Archive
0 Violence et agressions en milieu hospitalier — L’escalade franchit un nouveau palier
Hôpital Victoria : une infirmière violemment poussée au sol et rouée de coups… Hôpital Dr A. G. Jeetoo : un individu tente d’agresserun pharmacien avec une barre de fer, avant de blesser un policier « Enough is enough ! » C’est le cri d’alarme lancé par les professionnels de santé après les deux nouveaux incidents qui se sont déroulés cette semaine. À l’hôpital Victoria (Candos), la violente agression physique subie, lundi matin, par une infirmière de 45 ans, au département des consultations externes de l’unité cardiaque, a provoqué une onde de choc parmi ses collègues. Son agresseur, une patiente de 34 ans, a été arrêté dans la foulée, avant d’être relâché sous caution. Rebelote, dans la nuit de mercredi à jeudi. Direction la pharmacie de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, où un individu a semé la panique en tentant d’agresser un pharmacien avec une barre de fer, avant de blesser un policier. Sans la rapide intervention d’un sergent qui a maîtrisé le suspect, les choses auraient pu tourner au vinaigre. À première vue, ce sont deux faits divers parmi d’autres. Mais pour la communauté médicale, on n’est pas loin du casus belli. Reste la question essentielle : comment mieux sécuriser les hôpitaux ? La Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA) exige du ministère de tutelle qu’il change son fusil d’épaule face à cette spirale délinquante. Les professionnels de santé continuent de subir quotidiennement de la violence verbale, qui est souvent le précurseur de la violence physique, soit un effet secondaire inacceptable de l’augmentation des temps d’attente ou de l’exacerbation des émotions attribuables à la douleur chez les proches. Il aussi une nuance à aborder : parfois, ce ressenti est renforcé par l’attitude de certains soignants. Non pas par malveillance, mais par épuisement, surcharge de travail ou stress accumulé. Un mot sec, un regard fuyant, un soupir agacé, autant de petits signes qui peuvent, malgré soi, alimenter le sentiment d’injustice ou d’abandon chez le patient. C’est un cercle vicieux et il suffit d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. L’épisode de lundi, à l’hôpital Victoria, est symptomatique de la montée de l’agressivité qui inquiète les hôpitaux, un facteur supplémentaire qui incite de nombreux membres du personnel soignant à quitter ces établissements ou à intégrer le privé (voir plus loin). Selon les premiers éléments de l’enquête, la patiente zélée, venue pour une collecte de sang, se serait montrée impatiente après avoir été informée qu’elle devait attendre son tour. Il était 8h. Figurant en onzième position sur la liste… et accompagnée de sa fille de dix ans, elle aurait quand même insisté pour passer la première. L’infirmière du département des consultations externes de l’unité cardiaque opposa une fin de non-recevoir aux exigences de la concernée qui, piquée au vif, est sortie de ses gonds en lui infligeant un violent coup de poing en plein visage ! Les choses sont parties en vrille lorsque l’infirmière a été violemment poussée au sol et rouée de coups de pied. Elle aurait également reçu un coup à la tête. L’agression s’est déroulée sous les yeux de nombreux patients, médusés et terrorisés par la scène. Le constat est édifiant : ecchymoses au visage, contusions au coude gauche et à la cuisse droite, une enflure marquée au niveau du visage et des yeux, ainsi qu’une douleur à la hanche. En quittant son domicile aux aurores, lundi, pour gagner son pain, cette mère de famille ne se doutait pas, à cet instant-là, qu’elle s’apprêtait à vivre un véritable supplice. Son nom est sur toutes les lèvres dans l’établissement. « On voit tous les jours des agressions du personnel, des violences verbales, physiques parfois. Depuis quelques années, il y a une escalade. Les gens sont plus exigeants, moins tolérants, ils veulent tout, tout de suite. On entend souvent dire que les médecins, infirmiers et chirurgiens de qualité ne se trouvent que dans les établissements privés. C’est un leurre. Il y a, certes, des lacunes, mais nous sommes des professionnels et ce qu’a vécu ma collègue aux mains de son bourreau est injuste et dégoûtant », confie un infirmier qui a assisté, impuissant, aux esclandres de lundi. Comme si ça ne suffisait pas, après avoir son agression physique, la victime s’est fait traiter de tous les noms d’oiseaux, sous forme de menaces, de la part de l’auteure des faits qui a ensuite été arrêtée par la police avant d’être conduite au poste de Quatre-Bornes. Elle a comparu devant la cour de Rose Hill, où elle a obtenu la liberté conditionnelle. Le révoltant spectacle de lundi à l’hôpital Victoria est la dernière d’une série noire. On dénombre une trentaine de cas d’agressions verbales et physiques dans cet établissement en 2025, quand bien même ces données ne reposent pas sur des déclarations volontaires des médecins via une fiche de signalement. Les cas de violences constitueraient ainsi la face visible de l’iceberg. « On est parfaitement au courant que certains cas d’agressions verbales et physiques mineures sont mis sous le tapis par certains établissements, histoire de ne pas faire de vague. On tente de dissuader ceux et celles enclins à porter plainte à la police. C’est aberrant », confie le Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA), qui, de concert avec d’autres groupements syndicaux, à l’instar de la Medical and Health Officers Association et la Government Medical Consultant in Charge Association, n’arrête pas dénoncer la recrudescence de la violence et la pression exercée sur le personnel pour accélérer les consultations dans les hôpitaux. On pensait conclure notre dossier sur la mésaventure vécue par l’infirmière opérant dans l’établissement phare de la ville des fleurs. Que nenni ! La violente agression qui s’est produite, jeudi, aux petites heures du matin, aux alentours de 2h35, à la pharmacie de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, à Port-Louis, est venue se greffer à la liste des pires infractions commises en milieu hospitalier. Selon nos informations, un policier en service a été pris pour cible alors qu’il tentait de maîtriser un individu armé d’une barre de métal. Le constable, affecté à l’hôpital, avait été appelé en renfort après avoir remarqué un homme se comportant de manière agressive envers le pharmacien de garde, en brandissait une barre métallique. Le policier est aussitôt intervenu pour tenter de calmer la situation. Mais le patient voulait en découdre et a asséné un coup de poing au visage du policier avant de le menacer de lui porter un coup avec la barre de métal. Malgré les avertissements qui lui ont été donnés, l’individu aurait persisté dans son comportement agressif. Le policier lui a alors rappelé qu’il était en train de commettre une infraction, à savoir « agression d’un agent de l’autorité civile »… En vain. L’agresseur, habitant Baie-du-Tombeau, a continué à donner du fil à retordre à l’agent de police, allant jusqu’à déchirer la chemise de l’agent et lui donner un coup de pied, le blessant au passage. L’intervention d’un sergent de police, témoin de la scène, a permis de maîtriser le suspect, qui a été placé en état d’arrestation, avant d’être remis en liberté conditionnelle après les procédures d’usage. Le policier blessé a été transporté pour recevoir des soins médicaux. Ladite pharmacie étant équipée de caméras de vidéosurveillance (CCTV), les enregistrements devraient être utilisés comme éléments de preuve dans le cadre de l’enquête. Ce deux fâcheux épisodes relancent à la fois encore le débat sur les violences dans le milieu médical et celui, plus général et plus politique, d’une banalisation de la violence dans la société. Le personnel soignant et les syndicalistes s’étonnent du mutisme du ministre de la Santé, Anil Bachoo, sur les événements de la semaine écoulée, d’autant que ce dernier a non seulement été mis au parfum, mais a assisté, mardi, à une réunion d’ordre administrative à l’hôpital Victoria. « Des infirmiers se sont retrouvent quotidiennement en première ligne face aux cris, insultes et gestes violents de la part des patients et ont fini par céder à la psychose face à ces agressions qui n’ont rien de banales. L’infirmière agressée à Candos a-t -elle bénéficié d’un support psychologie ? Imaginez-vous si c’est un homme qui l’avait agressé. On peut lire toute la peur sur les visages des nurses confrontées à ces situations. La moindre des choses aurait été d’émettre un communiqué ferme du côté du ministère de la Santé. Ce n’était toujours pas le cas, à hier », soutient le Dr Aubeeluck. Contactée depuis jeudi matin, la Junior Minister à la santé, Anishta Babooram, a promis de nous rappeler, mais elle n’est jamais revenue vers nous. La liste des cas d’urgence rapportés cette année à la police est longue comme un bras… à l’instar des graves blessures au bras, à l’épaule et à l’arrière de la tête subies, le 12 février, par un health care assistant de l’hôpital de Mahébourg, après une attaque au couteau, et il incombe désormais aux autorités compétentes de s’asseoir autour d’une table pour débattre de la mise en place d’un système de sécurité efficace, car à force de jouer à l’autruche, on se réveillera un jour pour constater qu’il sera trop tard… « La présence d’au moins trois policiers armés, des membres de la SMF si possible, est un must. En plus de la vidéosurveillance, on devrait l’installation de bouton d’alerte relié aux postes de police. Les lois doivent être plus sévères. Les services de gardiennage n’ont pas les prérogatives pour agir. Ne devraient-ils pas être équipés de tasers ? Le manque de lumière dans cour de l’hôpital Victoria, où les départements sont éparpillés, est décrié par les médecins. Les choses doivent changer », souligne le Dr Aubeeluck.https://www.lemauricien.com/recherche/#gsc.tab=0&gsc.q=GMDOA
0 Violence et agression en milieu hospitalier (weekend 16 Nov.25
WeekEnd 16.11.2025
0 Réforme dans la fonction publique : un chantier aussi nécessaire que délicat
Les syndicats défendent un service public contraint par le manque de ressources. Les critiques de Business Mauritius sur la lenteur administrative relancent le débat sur l’efficacité de la fonction publique à Maurice. Le secteur privé réclame réactivité et digitalisation, tandis que les syndicats soulignent le manque de ressources. Tous s’accordent sur l’urgence d’une réforme équilibrée et inclusive du service public. Lors d’une journée de réflexion organisée à Côte-d’Or la semaine dernière, le débat sur l’efficacité de la fonction publique mauricienne a refait surface. Pradeep Dursun, Chief Operating Officer (COO) de Business Mauritius, a ouvertement critiqué ce qu’il décrit comme une lenteur administrative chronique, freinant la coopération entre le secteur public et le secteur privé. Ses propos ont suscité des réactions contrastées, particulièrement du côté syndical, où certains y voient une remise en cause injustifiée du travail des fonctionnaires. Des obstacles à la performance nationale Pour Pradeep Dursun, les failles structurelles du système administratif freinent le développement économique du pays. « Le manque de fluidité dans les échanges d’informations, l’absence de vision partagée dans les comités tripartites et la lenteur du processus de digitalisation des services publics constituent des obstacles majeurs à la performance nationale », a-t-il affirmé devant un auditoire composé d’acteurs économiques, institutionnels et syndicaux. Le représentant de Business Mauritius estime que la transformation du secteur public est essentielle pour renforcer la compétitivité du pays. « Le secteur public doit évoluer pour devenir un véritable partenaire de développement. Trop souvent, les procédures administratives freinent les initiatives », a-t-il souligné, invitant à une réforme en profondeur des pratiques et des structures. Des critiques jugées injustes Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir les représentants des syndicats de la fonction publique. Pour Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress (MLC), les critiques de Pradeep Dursun sont infondées et traduisent une méconnaissance du fonctionnement de l’administration. « Comparer les deux secteurs revient à ignorer leurs natures et leurs objectifs distincts », explique-t-il. « Le secteur privé vise le profit, souvent en négligeant l’aspect humain. Le secteur public, lui, opère dans un cadre légal strict et œuvre pour l’intérêt général », ajoute-t-il. Selon le syndicaliste, le privé ne pourrait fonctionner sans le soutien du public. « Les entreprises dépendent des autorisations, des licences et des services rendus par les institutions publiques. Ces procédures garantissent la transparence et la légalité, même si elles sont parfois perçues comme lourdes », fait-il ressortir. Haniff Peerun rejette également l’idée que des acteurs du privé puissent se poser en donneurs de leçons. « Même les ministres n’ont pas le droit d’intervenir directement dans la gestion administrative. Pourquoi des cadres du privé se permettraient-ils de le faire ? », déclare-t-il. Des difficultés structurelles reconnues Radhakrishna Sadien, négociateur de la State and Other Employees Federation (SOEF), admet que la fonction publique fait face à des difficultés, mais il en attribue la cause à des contraintes structurelles et budgétaires. « Nous faisons face à un manque criant de personnel dans plusieurs départements, notamment dans la santé. De nombreux infirmiers et médecins ont quitté le service sans être remplacés, ce qui provoque des retards », explique-t-il. Selon lui, la lenteur administrative ne résulte pas d’un manque de volonté, mais d’un déficit de moyens. Il ajoute : « Contrairement aux cliniques privées, l’État ne peut pas recruter facilement des étrangers. De plus, les salaires proposés ne sont pas compétitifs, ce qui rend difficile le recrutement de nouveaux talents ». Malgré ces contraintes, il affirme que les fonctionnaires « accomplissent leur travail du mieux qu’ils peuvent avec les ressources disponibles ». La digitalisation : un levier, mais encore imparfait Si les représentants syndicaux saluent les progrès réalisés ces dernières années, ils reconnaissent que la transition numérique reste inégale. « Il faut admettre qu’il y a eu des améliorations dans certains domaines. Plusieurs démarches administratives peuvent aujourd’hui se faire en ligne, ce qui facilite la vie des citoyens », observe Radhakrishna Sadien. Haniff Peerun, de son côté, avertit contre une interprétation biaisée de ces avancées : « La digitalisation ne doit pas devenir un prétexte pour déléguer les fonctions publiques à des entités privées. Le moteur du développement économique du pays, c’est le secteur public. Le privé peut collaborer, mais pas diriger ».
0 Décès répertoriés après une liposuccion - Dr Abeeluck, de la GMDOA
Le décès de la magistrate Varsha Devi Biefun Doorga n’est hélas pas le seul après une liposuccion. Même si le risque est minime, il demeure présent, comme l'a expliqué le Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officer Association (GMDOA). « Ce qui s’est passé est malheureux. Cela n’aurait pas dû arriver, car dans le cas d’une chirurgie plastique et reconstructive, la patiente est en « bonne santé » et, à la suite d’une liposuccion, il ne devrait pas y avoir de grandes complications », soutient le Dr Abeeluck. Des complications « mineures » peuvent survenir certes, mais pas comme cela a été décrit dans les journaux. Selon les conclusions de l’autopsie, l’ex-magistrate est décédée d’une septicémie due à une infection provoquée par la perforation de son intestin. « En tant qu’anesthésiste et professionnel de santé, ce qui s’est passé est inacceptable. on ne peut pas avoir une perforation de l’intestin en pratiquant une chirurgie reconstructive et plastique », souligne-t-il. Il ajoute que « l’incidence de la perforation de l’intestin est de -0,5 % ». La magistrate Varsha Devi Biefun Doorga n’est malheureusement pas la seule à avoir succombé après une liposuccion à Maurice. Au moins trois à quatre cas ont été répertoriés, ce qui avait poussé Paul Bérenger, alors leader de l’opposition, à tirer la sonnette d’alarme en 2011. Trois patientes avaient, en effet, trouvé la mort en quelques mois suite à une intervention pratiquée par le même chirurgien. Outre ces trois décès, il avait également mentionné les graves séquelles subies par d’autres patientes, avec des organes internes endommagés et même perforés. Le chirurgien a été trouvé coupable par le Medical Tribunal et a été sanctionné pour « négligence sévère ». Une enquête étant en cours, le président de la GMDOA n’a pas souhaité trop se prononcer sur ce qui a pu se passer. Il est cependant clair que le chirurgien devra s’expliquer sur la manière dont l’intervention s’est déroulée. C’est à la lumière de l’enquête qu’il sera possible de déterminer ce qui s’est vraiment passé, fait-il comprendre. Une source proche du Medical Council affirme qu’une enquête est en cours : « Si une grave négligence médicale est décelée, le cas sera référé au Medical Tribunal, qui décidera de la sanction à infliger au chirurgien ». Selon les informations, la perforation qu’aurait subie Varsha Devi Biefun Doorga n’a pas été notée, ce qui explique qu’elle a été autorisée à rentrer chez elle quelques jours après son intervention. Nos sources indiquent cependant que les signes et symptômes de la septicémie (douleurs abdominales ou fièvre) auraient dû attirer l’attention du personnel soignant. Une perforation de l’intestin peut entraîner une péritonite fécale, qui est fatale dans plus de 50 % des cas. Il s’agit de la matière fécale qui se propage dans l’abdomen. « L’abdomen est une zone stérile. En cas de perforation de l’intestin, le contenu se répand dans l’abdomen avec des matières fécales, ce qui entraîne une infection qui se propage dans tout le corps par le sang. C’est la septicémie. Si elle est détectée rapidement, elle nécessite un traitement antibiotique par voie intraveineuse », explique une autre source. Le patient est en état tachycardique, avec un rythme respiratoire accéléré. Le président de la GMDOA a tenu à adresser ses plus vives sympathies aux proches de la défunte au nom de la profession médicale. « Je suis très peiné que la défunte laisse derrière elle deux enfants qui n’ont plus de parents. » nous a-t-il dit. Copyright Defimedia
0 Le service de santé à bout de souffle - Dr Abeeluck
Le service de santé est en crise. Une mauvaise planification et une extension des services via la décentralisation, sans un recrutement ni une formation adéquats, paralysent le système. C’est le constat alarmant dressé par nos interlocuteurs. Le nouveau ministre de la Santé aura fort à faire pour redresser la barre, compte tenu des difficultés auxquelles le personnel est confronté depuis plusieurs années. Malgré les multiples récriminations, la situation ne s’est pas améliorée. Parmi les problèmes, le manque criant de personnel s’aggrave avec les nombreux départs et l’absence de recrutements adéquats. Résultat : de nombreux postes restent vacants, tandis que ceux qui sont encore en service frôlent le burnout. Les patients, eux, paient le prix fort, étant pénalisés malgré eux. Avec les départs à la retraite, mais aussi vers le secteur privé ou l’étranger, tous les niveaux du service de santé subissent un déficit de personnel. Selon le Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA), et Ram Nowzadick, président de la Nursing Association (NA), la situation est critique. « Il manque environ 2 000 infirmiers », affirme-t-il. Le Dr Abeeluck ajoute que les départs de spécialistes vers le privé compliquent davantage la situation. « Nous n’avons pas assez de spécialistes pour assurer un service 24/7 dans les hôpitaux tout en répondant aux besoins des Mediclinics et des Area Health Centres », déplore le Dr Abeeluck. Tous deux redoutent un « crash » du système en raison du manque de personnel. Pour Rajshree Thylamay, présidente de l’Union des travailleurs du ministère de la Santé, le service souffre également d’un manque de 300 Hospital Attendants. Krishnadev Boodia, président de la Ministry of Health Transport Workers Union (MHTWU), espère quant à lui qu’il y aura non seulement des recrutements pour des ambulanciers, mais aussi l’achat de nouvelles ambulances. Extension mal planifiée L’ancien ministère de la Santé est pointé du doigt pour avoir étendu les services sans consultation ni planification. « L’ouverture de nouveaux centres de santé et la mise en place de nouveaux services se sont faites au détriment des hôpitaux régionaux, d’où un redéploiement du personnel qui a engendré des carences », précise le Dr Abeeluck. Les restrictions sur les heures supplémentaires aggravent la situation. Auparavant, le manque de personnel était compensé par des « bank sessions » ou des heures supplémentaires. Aujourd’hui, ces heures sont limitées et souvent payées en retard, ce qui affecte le moral du personnel et pénalise les patients, en particulier en soirée. Le service public manque de gynécologues, d’anesthésistes et de pédiatres, indispensables pour un fonctionnement 24/7. Ce système, introduit en janvier 2022 malgré l’opposition de la GMDOA, est en litige devant l’Employment Relations Tribunal (ERT). « Un spécialiste ne peut travailler de 9 heures jusqu’à 16 heures le lendemain », souligne le Dr Abeeluck, expliquant que cette surcharge de travail a poussé de nombreux spécialistes vers le privé. Attentes du nouveau ministre Face à ces défis, les syndicats attendent l’installation du nouveau ministre pour soumettre leurs propositions. Ram Nowzadick espère des mesures concrètes pour pallier la pénurie de personnel. Il critique l’ancien gouvernement pour avoir négligé les recrutements substantiels. Pour lui, recruter des infirmiers étrangers n’est pas une solution viable : « Cela créera des conflits liés à la barrière linguistique et aux rémunérations ». Il prône une vaste campagne de recrutement et plaide pour une meilleure reconnaissance des qualifications des jeunes formés à l’étranger dans des universités reconnues par l’Organisation mondiale de la santé mais pas par le Medical Council. Centre de santé périphérique Selon un cadre du ministère de la Santé, le service public dispose d’un ratio de personnel conforme aux normes de l’OMS. Cependant, des failles subsistent, faute de planification efficace. Pour un médecin expérimenté, la décentralisation, bien que critiquée, vise à décongestionner les hôpitaux régionaux, permettant aux patients d’accéder à des traitements plus proches de chez eux. Il souligne toutefois que tous les services spécialisés ne peuvent être délocalisés. Améliorer le service Krishnadev Boodia, président de la Ministry of Health Transport Workers Union (MHTWU), appelle à des mesures urgentes pour faire face au manque de personnel, notamment en période cyclonique. Rajshree Thylamay souhaite, elle aussi, une rencontre avec le nouveau ministre pour aborder les doléances des Hospital Attendants, tels que l’absence de mess room au SAJ Hospital à Flacq. « Nous méritons le même traitement que les autres grades », insiste-t-elle. PRB : des spécialistes considérés comme des « shift workers » Le Dr Meetheelesh Abeeluck espère une révision du rapport du Pay Research Bureau (PRB) avant que le paiement ne soit effectué. Selon lui, aucune « recherche » n’a été réalisée pour rééquilibrer les salaires entre les différents grades. « Il y a des ‘errors and omissions’ qui doivent être corrigées, et nous espérons que les différents syndicats auront une rencontre avec le bureau du PRB pour revoir cela afin d’éviter les discriminations », dit-il. Il déplore, par exemple, que les spécialistes soient considérés comme des « shift workers » et soient classés pour recevoir une rémunération pour « night duty » selon un barème basé sur un « hourly rate ». Tout cela doit être revu, indique-t-il. Il fait également remarquer qu’il existe des modes de paiement différents pour un employé travaillant, par exemple, à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo et un autre de même grade au Subramania Bharati Eye Hospital. D’un côté, c’est un « hourly rate » sous le système 24/7, et de l’autre, une rémunération « on call » ou « in attendance ». Le Dr Abeeluck est également d’avis que le barème de réajustement des salaires doit être réexaminé. Source and copyright: (click on the link to read the original article)
0 une enquête reclamée sur les équipments inutilisés
0 Several Press Articles (Links)
16 February 2019: Transfert de consultants en charge : position mitigée des syndicats 27 June 2019: Service de santé public : la présence des spécialistes la nuit de nouveau sur le tapis 09 April 2021 - La Government Medical and Dental Officers Association met en demeure le Dr Catherine Gaud 06 August 2022: Service 24/7 des spécialistes à l’hôpital - bras de fer GMDOA/Santé 01 May 2023: Hôpitaux : nouvelles conditions pour les spécialistes exerçant dans le privé 03 July 2023: Santé - 24/7 des spécialistes : négociations en cours 12 June 2024: Recrutement de spécialistes étrangers : interrogations sur le rôle du ministre de la Santé 18 June 2024: Secteur public : appel unanime pour le recrutement de personnel de santé Santé - 24/7 des spécialistes : négociations en cours Sources and copyright: DefiMedia and L'ExpressThe links of the articles are provided as informative and educative purposes only.
0 Shift system: Le ministre Husnoo sommé de s’expliquer
Shift system: Le ministre Husnoo sommé de s’expliquer Une circulaire a été émise dans les cinq hôpitaux du pays. Elle a pour but d’informer les officiers de la santé que le shift system prendra effet à partir du 1er août prochain. La Medical Health Officers’ Association (MHOA) s’élève contre ce système. « There has been satisfaction with the shift system both on part of patients as well as medical staff, » est mentionné dans le document émis le 25 juillet. Le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Medical Health Officers’ Association affirme qu’il ne faut pas « induire la population en erreur. » Il fait savoir que les médecins généralistes ne sont pas convaincus par le shift system. Ils préfèrent le system actuel qui peut être amélioré. Le président réitère aussi qu’un rapport avait été demandé sur ce projet pilote. Selon lui, il est logique et légitime qu’en tant que pilier de la santé, les médecins aient le rapport en main. Un rapport avec des réponses – c’est quoi le shift system ? Pourquoi ce système ? Comment cela peut être faisable pour Maurice ? De plus, ils doivent aussi connaître les conditions et modalités de ce système. Le Dr. Sewsurn explique aussi que le ministère de la santé ne veut absolument pas négocier. « Il y a une incohérence totale au niveau du ministère. Le président de la MHOA déplore aussi que leur demande des chiffres par rapport au « hourly monitoring » des patients leur ait été refusée. L’association des médecins souhaiterait, à travers cela, faire des propositions afin d’améliorer le service de santé. Le Dr. Dushyant Purmanan, président de la Government Medical And Dental Officers Association déplore pour sa part la mauvaise foi du ministère. Il estime qu’il est « high time de prendre les taureaux par les cornes. » « Ceux qui font partie de l’administration au sein du ministère de la Santé ne veulent rien entendre, voir ou écouter, » déplore-t-il. Il souhaite aussi savoir s’il y a eu quelconque sondage ou enquête pour montrer comment il y a satisfaction par rapport au shift system. « montre rapor la, » lance-t-il. Il explique aussi que si le shift system se poursuit, il y aura un crash total du service hospitalier. Par ailleurs, le Medical Health Officers’ Association tiendra son assemblée générale au MGI le samedi 5 Août prochain. Le syndicat éxige des explications du ministre Husnoo.
0 Santé : la pratique privée bientôt restaurée
La satisfaction est de mise chez les médecins spécialistes et les consultants. Le Conseil des ministres a décidé de restaurer la pratique privée. Les spécialistes et consultants pourront s’adonner à la pratique privée en dehors de leurs heures de service à l’hôpital. « Une injustice a été réparée », indique le Dr Dawood Oaris, président de l’Association des cliniques privées. « Il convient maintenant à tous les praticiens concernés de respecter les conditions accompagnant la pratique privée. Ils ne doivent pas prêter le flanc pour éviter tout le ramdam suscité par la suspension de cette pratique privée par le précédent ministre de la Santé », dit-il. Et d’ajouter que cette décision engendrera une compétition saine entre les médecins. « Ce sont les patients qui en bénéficieront. » Le Dr Bhooshun Ramtohul, président de la Government Consultant-in-Charge Association, se réjouit également de cette mesure du Cabinet. « Je suis satisfait du combat mené par les diverses associations du corps médical. » Le Dr Dushyant Purmanan, président de la Government Medical & Dental Officers’ Association, considère cette mesure dans l’ensemble. « Nous souhaitons tout de même des clarifications sur certains points, notamment sur le mécanisme de contrôle qui veillera à ce qu’il n’y ait pas d’abus. » Les représentants des diverses associations rencontreront ce lundi le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, pour avoir plus de précisions. Extension des horaires des opérations Les salles d’interventions chirurgicales des divers hôpitaux du pays opéreront au-delà de 16 heures. Cela fait partie des décisions prises par le ministère de la Santé afin de réduire la liste d’attente actuelle. Ils sont plusieurs milliers de patients qui attendent une intervention cardiaque, une opération des yeux ou autres interventions sensibles. La Santé souhaite à travers cette mesure veiller à ce que les patients bénéficient d’un traitement rapide. Le Conseil des ministres a pris note de ces mesures. Nomination Le Cabinet a pris note de la reconstitution de la Mental Health Coommission. Elle sera présidée par le Dr Bhooshun Ori, présentement le Regional Health Director de l’hôpital Victoria, de Candos. Le Mental Health Board a aussi été reconstitué. Il sera présidé par le Dr (Mme) Mridula Suresh Naga.
0 Ile Maurice: Double pratique des médecins autorisée - Rencontre avec Husnoo
Source: L'Express + All Afrique Le Conseil des ministres a rétabli la double pratique dans les hôpitaux publics et dans le secteur privé. Elle sera autorisée sous certaines conditions. Notamment avoir deux ans de service après une spécialisation et pratiquer après les heures dans les hôpitaux publics. Un compliance mechanism sera mis en place pour éviter les abus. Les modalités de cette décision seront discutées avec les associations des médecins spécialistes et des consultants dans les prochains jours. Leurs représentants se frottent déjà les mains. Du moins au sein de la Government Consultant in Charge Association. «Cette décision fait plaisir, se réjouit son président, Bhooshun Ramtohul. Il faut voir néanmoins les conditions qui y sont attachées.» En revanche, la Government Medical and Dental Officers' Association est, elle, sur ses gardes. Son président, le Dr Dushyant Purmanan, rencontrera le ministre lundi pour en savoir plus. «A priori, c'est une décision favorable. Ce privilège a été restauré. Il faut connaître les implications, surtout celles de ce compliance mechanism», souligne-t-il. Le précédent ministre de la Santé, Anil Gayan, avait gelé ce privilège une réalité depuis 1997, après que des médecins ont été pris en flagrant délit de pratique privée durant les heures de bureau. Toutefois Anwar Husnoo, le nouvea